Dans la série pour les nuls, je vous présente le Sponsorship. Plus techniquement qualifié de « subclass 457 », le Sponsorship est un visa qui permet de rester en Australie pendant une durée de 4 ans, tout en étant lié à une entreprise qui vous emploie et qui est votre sponsor. Cela signifie que vous ne pouvez pas démissionner à la seconde où vous n’aimez plus votre boulot, sinon vous aurez 28 jours en théorie pour quitter le territoire. Ou alors, il vous faudra trouver un nouveau sponsor, et ce n’est pas si facile. Mais heureusement pas impossible, puisque nous l’avons fait.
Comment fonctionne le Visa 457 ?
Avant de mettre les pieds en Australie, on avait déjà en tête ce fameux visa 457, qui est perçu comme étant très simple. Mais comme souvent, rien n’est simple dans la vie, en particulier du point de vue des lois sur l’immigration. Pour être sponsorisé, il faut figurer parmi une longue liste de métiers appelée Consolidated Sponsored Occupation List (CSOL). Il faut également avoir les qualifications qui collent au poste souhaité, avoir un niveau d’anglais suffisant (5 sur 9 à l’IELTS) sauf si vous en êtes exempté comme Pierre l’était. Enfin, il faut souscrire à une assurance santé spécifique et relativement chère.
Notre première demande de Sponsorship a été envoyée aux alentours du 10 décembre 2012. Nous avons ensuite quitté le pays pour les vacances. Attention, si vous attendez un visa vous êtes automatiquement détenteur du Bridging Visa A (gratuit). Mais celui-ci ne vous permet pas de quitter le territoire. Si vous souhaitez profiter de cette période d’attente pour partir, il vous faudra demander le Bridging Visa B, d’un montant de 120 dollars. Notre Sponsorship Visa était prêt avant notre retour en Australie, le 7 janvier si je ne m’abuse, soit moins d’un mois plus tard, malgré les vacances de Noël.
Nous voici donc de retour avec notre visa tout beau tout neuf, qui ne nous a rien coûté (l’entreprise a tout payé, soit environ 1000 dollars à l’époque). Sauf qu’après chômage et soucis divers du côté du sponsor, il a fallu en trouver un nouveau : une tâche compliquée ! En effet, le Sponsorship est plus facile à obtenir quand une entreprise a le temps de vous tester et de se dire : je veux vraiment le/la garder. Or, Pierre pouvait difficilement se plier à cette « règle », étant déjà lié à une entreprise. Mais finalement, 2 mois et demi plus tard, une entreprise a accepté.
Là, on se dit que le transfert sera rapide, après tout, nous avons déjà un Sponsorship visa, on veut simplement changer de sponsor. Et bien bizarrement, le transfert de notre visa a été engagé vers le 20 juin, et deux mois plus tard, il n’a toujours pas été transféré ! Heureusement Pierre peut travailler en tant que prestataire pendant ce temps. Il faut dire que depuis la dernière fois, les règles se sont compliquées au regard du visa 457.
Durcissement à l’encontre du Sponsorship Visa
Dans les dernières semaines de son exercice, Julia Gillard, ex-Premier Ministre, s’en est pris à plusieurs reprises au Sponsorship. Pourquoi ? Parce qu’avec la mise en place de ce visa, les entreprises australiennes préfèrent souvent sponsoriser des étrangers hautement qualifiés plutôt que de jeunes australiens sans expérience aucune. Il est en effet très difficile de commencer une carrière ici, même pour un local. Alors, on peut admettre que d’une certaine façon « nous » piquons le boulot des Australiens. Mais le fait que les boîtes n’embauchent pas de juniors n’est pas né hier et je crois que cela arrange bien l’économie finalement d’avoir une main d’œuvre si qualifiée qui se bat pour travailler en Australie.
De plus, il ne faut pas oublier que les entreprises doivent prouver qu’elles n’ont trouvé personne d’autre et que ce visa ne se fait pas non plus en 2 minutes. D’abord, l’entreprise doit être approuvée en tant que sponsor auprès de l’immigration, ce qu’on appelle le Sponsorship Application Charge (420 dollars à la charge de l’entreprise). Ensuite, l’employeur doit procéder à une nomination, c’est-à-dire identifier le poste qui sera occupé par un travailleur immigrant (330 dollars à la charge de l’entreprise). Une fois ces étapes effectuées, il faudra payer ce qu’on appelle le Visa Application Charge, soit le coût du visa. Celui-ci s’élève aujourd’hui à 900 dollars par adulte inclus dans cette demande de visa (à votre charge ou à celle de l’entreprise si elle est généreuse !). Cette nouveauté signifie que si on avait fait notre demande de Sponsorship à partir de juillet 2013, j’aurai également eu à payer 900 dollars en tant que partenaire, mais nous y avons échappé.
En revenant du marché un samedi midi, nous sommes tombés nez-à-nez avec une immense pancarte où il était inscrit « More apprenticeship, fewer 457 visa », comprendre « plus d’apprentis, moins de visa 457 », c’est-à-dire notre visa, autrement appelé le Sponsorship Visa. On s’est sentis un poil visés ce jour-là, allez savoir pourquoi… L’organisation responsable veut promouvoir l’apprentissage pour que les jeunes Australiens ne soient pas lésés face aux étrangers expérimentés.
Alors, entre ce genre de campagnes et la politique d’immigration australienne qui se durcit d’année en année, il sera certainement de plus en plus difficile d’obtenir un Sponsorship. Après les échéances de septembre qui verront l’élection d’un nouveau gouvernement, on en saura probablement davantage. A noter qu’ici, c’est le parti de gauche (Labour) qui est anti-immigration par les compétences, tandis que la droite (les libéraux) sont pour.
C’est aussi parce que les lois changent souvent que nous ne voulons pas traîner avant de demander la résidence permanente, bien plus sécurisante. Qui sait si l’année prochaine nous pourrons encore la demander, ou si les prix n’auront pas encore doublés ?
On vous parlera de la fameuse « PR » dans un prochain épisode…
A bientôt !
4 commentaires
bonjour,
votre article est très intéressant.
Ma situation est j’ai fais mon farmjob et fais la demande de mon 2eme whv et je suis en bridge visa sans reponse du gouvernement. Mon whv termine dans 3 semaines et j’ai une proposition de sponsorship dans le restaurant dans lequel je travaille. Je suis un peux bouleversé car je ne sais pas combien de temps prends la procédure et mon bridge visa se termine sous peux de temps. Ai je a annulé ma demande de whv2 avant? J’ai pus lire qu’il était possible de faire une demande de bridging visa B? si je fais ma demande maintenant ya t’il des chances pour que j’ai la réponse du bridging visa B ,rapidement avant mes dernières 3 semaines?merci d’avance pour vos conseils.
Bonjour Duffaut,
Merci pour ton commentaire ! Je ne comprends pas bien pourquoi tu dis que « ton bridging visa se termine sous peu de temps », puisqu’un bridging visa, comme son nom l’indique, est un « pont » entre deux visas, en l’occurrence ici entre ton premier WHV et ton second si je comprends bien ? Donc un bridging visa n’a pas de durée précise, il est à durée indéterminée et ne se termine que quand ton nouveau visa a été accepté. Pendant ce temps, tu peux rester et travailler selon les conditions de ton premier visa.
Donc dans ton cas, entre deux WHV si tu as bien fait les 88 jours et monté le bon dossier, tu peux dormir tranquille sur tes deux oreilles : tu as le droit de rester sur le territoire après la fin de ton premier WHV en restant sur le bridging le temps qu’officiellement on te délivre ton second WHV, c’est fait pour ça.
Le bridging visa A est délivré automatiquement quand on a un visa et qu’on apply pour un autre. Ce qui est ton cas ici, il n’y a rien à faire. Comme dit au dessus, il sera valable jusqu’à ce que ton second WHV soit accepté. La condition du bridging visa A est que tu n’as pas le droit de sortir du pays le temps que ton visa soit accepté. Si tu veux absolument partir en vacances pendant ce temps, tu peux faire une demande de bridging visa B, mais c’est le seul intérêt du bridging visa B. D’après ce que tu me dis, tu n’en as pas besoin dans ton cas.
Le sponsorship visa avec ton restaurant c’est un autre sujet, mais comme tu as apply pour un second WHV tu peux rester sur ton WHV encore pendant un an et voir après pour un sponsor. A moins que tu veuilles rester travailler plus de 6 mois pour ce restaurant…
J’espère que ça répond à ta question, bon courage ! Nous on est bien contents de plus avoir à ce soucier de toutes ces histoires de visa ! A+
Bonjour, cela fera bientôt 5mois que nous avons postulé au visa 457 avec mon copain. Es ce possible que l’on ai une reponse après 6mois sachant que les conditions de notre bridge visa sont même que notre ancien visa (whv) soit 6mois max de travail pour la même entreprise. Que se passé t-il Si ont ne reçoivent pas de reponse avant 6mois? Merci
Salut Caroline,
Je pense que 6 mois n’est pas vraiment un délai normal pour avoir une réponse de 457, ça prend pas plus de 2 mois normalement (même si le « normal » n’existe pas, tout dépend de la période, de l’entreprise, de si le dossier a bien été complété etc). Est-ce que votre entreprise avais déjà sponsorisé des gens ? Si non, c’est effectivement plus long. Il faut savoir que juin est probablement la pire période question visa car tout le monde postule avant le 1er juillet, date où il y a généralement beaucoup de changements.
Il faut généralement pas trop appeler l’immigration toutes les 5 minutes pour leur demander où ça en est, sinon ils te jettent gentiment. Dans votre cas cependant je recommanderais d’appeler pour savoir où ça en est. Si c’est la boîte qui paie, paie-t-elle les services d’un agent ? Si oui contactez le !
L’immigration est généralement assez souple quand on est honnête et qu’on se fout pas de sa gueule. Effectivement le bridging visa te donne les mêmes droits que ton ancien visa (WHV), maintenant là c’est pas de ta faute si après 6 mois t’as toujours pas de réponse, c’est la leur. Je recommande vivement d’appeler et d’exposer ton cas, si tu joues carte sur table ils essaient d’être accommodants (i.e. je pense vraiment pas qu’ils feront chier si vous continuez à travailler normalement pour la même boite même si ça fait plus de 6 mois, à confirmer avec eux), si tu caches des choses ils feront pas de cadeau.
Bon courage à vous !