Avant de partir, on m’a posé plusieurs fois la question : « mais pourquoi tu vas en Bulgarie ? Tu pouvais pas aller autre part ? ». A cette question et pour ceux qui se la posent encore, voici un élément de réponse en quelques images.
Après la visite du mont Vitosha surplombant Sofia, aujourd’hui, nous nous sommes fait une excursion en plein cœur de la campagne bulgare, en direction du monastère de Rila. Tous autant que nous étions, nous ne pensions pas trouver un tel spectacle ; des paysages plus splendides les uns que les autres, et un site, LE site. Classé au patrimoine mondial de l’Humanité de l’Unesco, voici donc le monastère de Rila.
Vous allez maintenant comprendre pourquoi, comme le dit le Routard, « la Bulgarie est un pays à découvrir d’urgence ».
Départ en bus de Sofia pour Dubnica (Дупича) à 7h30 du matin : il fallait être matinal, levés à 5h30. Contrairement à ce que l’on nous avait dit, l’état de la route entre les deux villes est très acceptable, mais il s’agit d’une route relativement montagneuse ; nous arrivons donc tout de même à plus de 9 heures, en ayant parcouru sans doute 90 km.
Même si son cadre est très beau, la ville de Dupnica n’est pas la plus splendide de Bulgarie (voir la photo ci-contre), et elle se trouve tout de même assez coupée du monde. Pour preuve, parmi nous il y avait une jeune femme noire répondant au nom d’Assia, et elle semblait être l’attraction du village ; ici, personne n’a certainement jamais vu en vrai des gens de couleur noire…
Le voyage n’est pas terminé : maintenant, un autre car nous emmène vers la ville de Rila (Рила). Là encore, bonne route, jolis paysages de campagne et de montagne et rencontres un peu surprenantes :
Nous arrivons donc à 10 heures à Rila ; le périple n’est toujours pas fini, puisque maintenant il faut aller au monastère, situé à haute altitude et à une dizaine ou quinzaine de kilomètres du « centre ville » de Rila. Nous prenons donc un taxi, montons dans une Lada à 5 plus le chauffeur, tout cela pour la somme de…10 euros pour 5 (20 levas).
Nous montons la montagne, vierge ou presque de toute empreinte humaine, entre forêts, torrents et montagne abruptes. Superbe spectacle !
11 heures, nous arrivons enfin au monastère de Rila (Риласки Maнастир) : nous sommes dans les transports depuis maintenant presque 4 heures mais le jeu en vaut la chandelle. Le monastère est ouvert au public et en son sein est abrité une église orthodoxe de toute beauté ; celle-ci abrite la dépouille du Tsar Boris III, le réel dernier Tsar de Bulgarie. Ce site est important dans la culture et l’imaginaire bulgare, il est l’un des symboles du pays.
Les bâtiments du monastère sont faits de pierres, briques, bois et de peintures murales dans un style architectural que l’on ne retrouve nul part ailleurs dans le pays. Il est possible de se déplacer assez librement à l’intérieur de l’enceinte et de rencontrer les moines y vivant. Pour information, les visiteurs peuvent dormir dans le monastère pour un coût assez faible, maintenant il vous faudra respecter les règles monacales… A commencer par l’extinction des feux très tôt ! Cela peut constituer une expérience unique.
Tout cela fait que ce site est quasiment incontournable à visiter en Bulgarie. Nous rentrons à Sofia à 20 heures, fatigués mais avec plein de bons souvenirs.
2 commentaires
Je dois dire que j’aime beaucoup ton site, et comment cela pourrait en être autrement puisque je ressens tout l’amour que tu portes à mon pays natal ?
Je crois que tu as compris l’essentiel de la Bulgarie, à savoir son âme et spiritualité.
J’ai lu avec beaucoup d’émotion ton récit de la découverte du monastère de Rila, et cela m’a rappelé la première fois où je l’ai vu de mes propres yeux. L’aventure s’est déroulée dans des conditions très différentes mais finalement l’émotion qui prend aux trippes qui te marque à jamais est la même. C’est exactement ce que j’ai ressenti en te lisant.
Quand j’avais 7 ans on est partis avec tout un groupe de collègues de mon père et leurs enfants à la découverte de la montagne Rila, on avait un circuit défini à l’avance et un objectif à atteindre – le mont La Grande Maliovitza. Il n’y avait pas de visite du monastère qui était prévue. Un jour, je crois que c’était le jour où on a atteint mont, on était bien haut perchés je ne sais où dans les hauteurs de Rila. A un moment quelqu’un à l’arrière du groupe a crié comme un possédé : »Arrêtez, arrêtez ! » Tout notre « troupeau » s’arrête en panique, dans mon esprit d’enfant je me suis dit « C’est tellement haut ici, quelqu’un a dû tomber ». En ce moment même de silence absolu, tout le monde regarde en bas, je suis leur regard et là, je le vois ! Le monastère tout en bas, déposé comme une boîte de trésors dans la verdure de la vallée et les montagnes autour. De la-haut on a l’impression qu’il est caché, enfoui, les montagnes autours de la petite vallée sont tellement hautes ! Et sublimes mais on dirait aussi des gardes menaçants de ce trésor qui est juste là, comme une évidence. On distingue les coupoles de l’église et la forme du monastère. On sait tous que c’est le plus grand monastère bulgare, pourtant il paraît si petit. Mais chose étrange, malgré la distance, la majesté de ce spectacle nous transperse. Je reste bouche bée, tout le monde est silencieux, certains sont à genoux, à mêmes les cailloux, d’autres font le signe de la croix. A ce moment là, je me sens à la fois grande et minuscule, exactement comme le monastère. Personne n’a parlé, personne n’a fait de commentaire, après un moment de béatitude nous avons repris le trajet.
Merci beaucoup Ilina, je me rend compte que la description que je fais n’est pas encore exacte parce que personnellement j’ai été « pris aux tripes » en entrant dans ce monastère, posé là au milieu de la haute montagne.
Ton récit est très beau aussi… 🙂 Ca doit être assez fort pour un bulgare, parce que moi je venais sans me rendre compte à quel point ce lieu était un emblème pour tout le pays. Par contre, je n’ai pas eu la chance de le voir de haut, au sommet des monts environnants…
Ce qui est sûr, c’est que tout voyageur en Bulgarie doit passer par cet endroit.