Ce billet ne sera pas très gai mais c’est quelque chose de très frappant lorsqu’on arrive en Bulgarie. Ici, on a une façon toute particulière de rendre hommage à ses disparus : on affiche des avis dans la ville. Ainsi, à Sofia ou ailleurs, peut-on voir à chaque coin de rue, sur un arbre, un arrêt de bus où encore un mur, un de ces fameux avis de décès.
Ce qui est frappant, c’est qu’il y en a vraiment beaucoup (voir la photo ci-dessus) et qu’il y a à chaque fois (ou presque) la photo du disparu. Mais il y a également l’âge qu’il avait, sa date de naissance et sa date de décès, et aussi… Depuis combien de temps il est mort. Certaines fois, le décès remonte à trois, quatre ou cinq ans et l’affiche est récente puisque dessus peut-on lire, par exemple : « 2 години » (2ans, comme sur la photo ci-contre).
Ainsi, nous en avons conclu que non seulement on affiche l’avis de décès au moment de la mort, mais également pour célébrer l’anniversaire de la disparition. Ce qui explique le très grand nombre d’affiches dans Sofia et dans le reste du pays, même si des employés municipaux doivent être chargés, de temps en temps, d’en enlever.
Aux dires de bulgares à qui nous en avons parlé, cette tradition est ancestrale. Et ils nous expliquaient qu’en Bulgarie, un décès est un drame pour tout le village et c’est pourquoi on partage ce moment douloureux avec les autres habitants.
