Le quotidien en van, côté pratique

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Une vie nomade au milieu de nulle part, qu’on se le dise, ce n’est pas toujours évident. Pour certains, c’est l’exotisme, la liberté, le rêve. Pour d’autres c’est la précarité, la difficulté à assouvir ses besoins primaires comme trouver de l’eau, de la nourriture, se laver, de l’électricité. Si le première image est vraie, il reste encore à se débrouiller pour accomplir ces fameuses tâches quotidiennes !

Le « 100 $ Day »

Petit à petit, on prend notre rythme dans les tâches quotidiennes. On s’habitue à faire nos courses tous les 2-3 jours, à récupérer de l’eau tous les 2-3 jours, à faire le plein plus ou moins régulièrement, à parcourir la ville à la recherche d’une douche. D’ailleurs, bien souvent toutes ces tâches ont lieu le même jour, que l’on a fini par baptiser le « 100 dollars day », le jour où 100$ partent en dépenses. A l’est du pays, où on roule peu entre deux étapes et où la vie est moins chère, le 100$ day a lieu tous les 2-3 jours. A l’ouest, où tout est plus cher et où on roule beaucoup plus tant les distances sont importantes, c’est plutôt le 150$ day… Tous les un ou deux jours !

Une fois récupéré tout le nécessaire pour vivre, tous les matins et tous les soirs, on prend bien 1h30 à 2h pour tout faire, petit-déjeuner/dîner, vaisselle, toilette. Oui, ça peut paraître long, mais quand on est nomade, tout prend plus de temps : il ne suffit pas de se lever, filer à la douche, faire tourner le robinet. Puis d’ouvrir le frigo, de mettre son bol au micro-ondes, d’enfiler des vêtements et hop, de filer ! Se priver du confort moderne, c’est aussi prendre plus de temps pour l’essentiel !

Petit-déjeuner face à la mer en Tasmanie

Petit-déjeuner face à la mer

Se faire à manger dans ces conditions est un peu plus précaire, mais on ne perd pas l’habitude de cuisiner un minimum pour autant. Avec nos deux cookers à gaz, cela prend juste plus de temps. On ne dispose pas de frigo alors à chaque course, on achète intelligemment pour ne pas faire de gâchis. On achète du fromage (avec Pierre pas de risque de le perdre.. !), du yaourt, parfois une viande (poulet ou bœuf pour le soir-même), et surtout des fruits, des légumes, des pâtes, du riz, du thon en conserve (notre meilleur ami), d’autres conserves du genre tomates, champignons…), du lait en poudre et du muesli pour le matin, du pain de mie. Tous les midis on se concocte des sandwichs ou des salades avec les restes du soir, et tous les soirs on cuisine. On mange bien, mais pour nous fini le jus de fruit, le vrai lait, le beurre, les réserves de produits frais en général. C’est une question d’habitude !

L’eau, la denrée la plus indispensable

Chacun d’entre nous le sait, même si on ne s’en rend pas toujours compte quand il suffit d’actionner un robinet : l’eau est une denrée indispensable. Vous avez besoin d’eau tout au long de votre journée : pour boire, pour vous laver, pour vous brosser les dents, pour faire la vaisselle, pour faire à manger, pour laver vos vêtements, pour nettoyer, pour remplir le réservoir de la voiture.

L’Australie est le continent le plus aride de la planète, il existe de gros problèmes d’eau dans le pays, et particulièrement à l’ouest et au centre. Paradoxalement, c’est peut-être dans le désert que vous aurez le plus besoin d’eau, parce que vous aurez plus soif, vous serez plus sale et aurez par conséquent plus besoin de vous laver, et l’eau du réservoir de la voiture s’évaporera plus rapidement. Le problème numéro un à régler quand on voyage comme ça est donc de trouver de l’eau, et surtout il est très important d’en emmener suffisamment avec vous. Dans le désert, des fois vous devrez parcourir 600 km entre deux villes, avec quasiment rien au milieu. Que feriez-vous si vous tombez en panne et que vous deviez rester là quelques jours sans avoir fait de provisions d’eau ?
Nous avons commencé notre voyage avec un bidon de 20L, que nous vidions en environ 3 jours à deux. C’est très peu quand on compare à la moyenne d’utilisation d’eau dans un pays comme la France, où une douche « normale » fait déjà dépenser 30L, soit 50% de plus que ce que nous avions pour deux en 3 jours. C’est ça aussi, la vie de nomade : on apprend à vivre petit et à économiser les ressources.
En arrivant à l’ouest, nous avons pris un second bidon, de 15L, pour être sûr d’avoir assez de réserves en cas de pépin au fin fond de nulle part. Cela s’est aussi avéré utile d’avoir de plus grands stockages d’eau en ayant pris des gens en stop sur plusieurs jours.

Mais où se procure-t-on de l’eau ? Pour notre part, principalement dans les stations-services. L’eau dispensée à côté de la station de gonflage est potable. Il est aussi possible de demander aux offices du tourisme, ou encore de vous rendre aux sanitaires près des plages, ou aux aires de pique-nique dans les parcs.
Attention, l’eau n’est pas toujours potable en Australie dans les coins reculés, n’hésitez pas à demander si vous n’êtes pas sûrs. Et quand elle est, elle a parfois un goût de chlore trop prononcé ou de terre, il ne faut pas faire les difficiles !

L’hygiène au quotidien

Toilette dans la nature en Australie

Se brosser les dents en plein air !

Quand on m’a posé la question « qu’est-ce qui t’as le plus manqué dans le fait de ne pas avoir d’appartement ? », la réponse est clairement l’hygiène. Oubliez la douche tous les jours, encore moins chaude. Vous en trouverez des gratuites froides principalement aux bords des plages, en dehors de ça ce sera souvent système D : petite toilette au gant en économisant l’eau, douche solaire de 20L remplie à l’étape d’avant chauffée au soleil, débarbouillage quand on trouve un lavabo. Certains que l’on a rencontré allaient dans les auberges de jeunesse ou les campings en douce, c’est une méthode que nous n’avons pas utilisé. Enfin, quand vous en avez marre, il reste l’option de prendre un camping : un peu de confort de temps en temps, ça fait du bien au corps et au moral ! Nous l’avons fait en moyenne une ou deux fois par mois.

L’électricité

Quand on est véhiculé, la principale source de courant sera la voiture, ou plutôt l’alternateur lorsque vous roulerez. Nous avons acheté un convertisseur de courant qui, branché sur l’allume-cigare, génère un courant alternatif comme à la maison ! Il était toutefois limité à 150W branché sur l’allume-cigare, c’est à dire que nous ne branchions qu’un ordinateur à la fois, avec plusieurs petites choses (téléphone, GPS, clé 3G, voire batteries d’appareil photo). Ne branchez pas plus, ce n’est pas fait pour cela, le câblage de l’allume-cigare ne supportera pas et votre convertisseur certainement non plus. Au mieux vous ne grillerez qu’un fusible, au pire votre convertisseur.

Pour ceux qui ont de plus gros besoins, il y a le système de seconde batterie. Celui-ci permet de se brancher sur la voiture le soir une fois arrêtés et de pomper sur cette seconde batterie, au lieu de pomper sur la principale qui sert à démarrer la voiture. Vous pourrez également brancher plus d’équipements, comme par exemple un petit frigo. Nous avons voulu faire cette installation, mais le jeu n’en vaut vraiment pas la chandelle : entre l’achat d’une seconde batterie, du système, la pose par un pro (car si c’est mal fait, ça peut être très dangereux, le risque de surtension et d’incendie n’est pas à exclure quand on n’y connait rien), l’achat d’un vrai frigo de voyage, il y en a pour au moins 1 500 $. Ca fait cher pour le peu de confort supplémentaire. Si vous prévoyez de traverser le désert pendant 4-5 jours, prévoyez des conserves, et ça ira très bien.

Autre endroit pour récupérer de l’électricité : les bibliothèques, et aussi les offices du tourisme permettent des fois que les gens branchent leurs équipements.

Internet

La vie est chère en Australie on l’a déjà évoqué, et l’Internet particulièrement. Il est certaines fois possible d’en trouver gratuitement dans les bibliothèques, ou au Mc Donald’s mais là, la qualité sera vraiment piteuse. Pour notre part, nous avons pris une clé 3G Telstra pour pouvoir alimenter notre blog librement.

Voilà, une fois que vous avez de l’eau, de la nourriture, de l’électricité, de quoi avancer, Internet pour les proches, que vous êtes propre, de quoi avez-vous besoin d’autre ? D’un grand soleil pour illuminer nos journées à l’air libre !

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À propos de l’auteur

Webmaster du site Tour du Blog, je partage avec vous ma passion des voyages et de la photographie.
Si cet article vous a plu, retrouvez tous mes posts par ici : A propos de Pierre

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