Voilà, la seconde partie de notre périple à travers la Bulgarie et la Turquie arrive à Istanbul. Résumé des épisodes précédents :
– Alexandre, Johan, Sylvain et moi nous sommes vus accordés une semaine de vacances par nos patrons. Nous en avons donc profité pour partir en vacances.
– Première étape du voyage : Nessebar. C’est donc maintenant parti pour de nouvelles aventures.
Vendredi 29 juillet 2005 : arrivée à Istanbul
Nous arrivons donc à la gare de bus d’Istanbul vers 20h30. Nous sortons et là… Un incroyable sentiment d’être lâchés au milieu de nulle part, dans une ville immense (la plus grande métropole d’Europe avec peut-être Paris et Londres). La gare de bus est gigantesque et on a du mal à comprendre ce qu’il se passe à part que le klaxon est de rigueur ici.
Nous avions déjà mis plus d’une heure à partir de la périphérie de la ville pour parvenir à cette gare, et pourtant nous étions encore loin du centre (même s’il n’y a pas qu’un centre).
Dans tout ça, il nous fallait maintenant sortir de la, manger, avant tout retirer de la monnaie (même ça ça a été sportif ! Entre leurs millions de lire et leurs nouvelles lires sans millions… Un peu le bordel). Puis après… Trouver un hôtel. L’hospitalité turque est alors arrivée à notre secours, les gens nous ont d’abord emmené jusqu’au métro, puis un autre au tram, pour finalement descendre en plein cœur de la vieille ville. Et là, vision irréelle, improbable… Voici ce que l’on voit en descendant du tram, une fois arrivé dans le centre historique de la ville. En tournant la tête à gauche, c’est désormais Sainte Sophie qui s’offre à nous.
Dans tous les livres d’histoire Sainte Sophie apparaît. Vieux de plus de 1 500 ans, cet édifice est considéré comme la 8ème merveille du monde. Au cœur de l’histoire des civilisations, elle fût aux mains entre autres des empires grecs, romains, byzantins, perses ou encore ottomans. Elle fût une basilique pendant 916 ans, puis une mosquée pendant 482 ans. On voit donc, à travers elle, l’impressionnante histoire du peuple turc et le mélange des cultures, qui font d’Istanbul une superbe cité cosmopolite.
Dès le samedi nous ferons de plus belles photos de jour de ces deux merveilles qui se font face, mon appareil n’étant pas très doué pour les photos de nuit.
Revenons sur terre, il nous faut trouver un hôtel. Il est plus de 22h30 et toujours pas de quoi dormir. Nous allons d’hôtel en hôtel, et les prix sont tous les mêmes, à savoir : très cher. Nous finissons par trouver une auberge, qu’un turc bien aimable nous a gracieusement indiqué. Nous apprenons alors qu’ici, même pour une nuit d’hôtel, tout se marchande : le prix, c’est à la carte et à celui qui sait le mieux baratiner. Bref, nous dormirons dans un « dortoir » à 6 par chambre et avec douches et toilettes à l’étage pendant 2 jours ; celui-ci a l’avantage d’être juste derrière Sainte Sophie et Sultanhamet.
Nous sortons alors faire un petit tour dans la ville, histoire de se perdre un peu, et là le charme des petites ruelles sans cesse renouvelées agit. Nous nous retrouvons finalement au bord de l’eau, sur la mer de Marmara, à l’embouchure du détroit du Bosphore. Mais il est tard, nous prendrons juste un thé devant la mosquée bleue ainsi qu’un yaourt salé dans un bar, et dodo ; la journée à été dure et celle du lendemain ne s’annonce pas mieux : nous avons une métropole à visiter.
Samedi 30 juillet 2005 : à la conquête d’Istanbul
Au réveil, nous élaborons notre plan de visite et nous nous mettons d’accord sur une chose : il faut traverser le détroit de Bosphore. Ce détroit est long de près de 30 kilomètres, et fait entre 600 m et 4 kilomètres de large. C’est un carrefour très stratégique puisqu’il relie la mer Noire (où on peut atteindre entre autres la Russie, la Roumanie, l’Ukraine ou la Bulgarie) à la mer Méditerranée. C’est l’un des endroits les plus fréquentés du monde en terme de trafic maritime, mais aussi l’un des plus dangereux ; de nombreuses catastrophes ont marquées l’histoire d’Istanbul.
Il n’existe que deux ponts pour relier les deux rives du Bosphore, mais vu l’intensité du trafic, c’est bien loin d’être suffisant. Il y a donc énormément de bateaux, qui relient les deux rives au prix d’un ticket de tram ou de métro. Nous voici sur le bateau, en compagnie de dizaines voire centaines d’autres turcs.
Une situation géographique unique au monde
Si Istanbul est aussi mythique et a vu passer autant de civilisations et de cultures différentes au cours des siècles, c’est bien de par sa situation. Istanbul est, comme nous l’avons dit, à cheval sur le Bosphore. Et le Bosphore… Et bien sépare tout simplement l’Europe et l’Asie ! Pour mieux comprendre :
Eminönü, c’est le centre historique, avec notamment Sainte Sophie et la mosquée bleue. Beyoglu, c’est là où la vie nocturne se passe, là où il y a les différentes ambassades… Le quartier qui bouge. Ces deux quartiers sont séparés par un bras de mer appelé « la Corne d’Or ». Ces deux parties d’Istanbul sont européennes.
Enfin en face, (Üsküdar), c’est tout simplement l’Asie ! Ce que l’on voit entre Besiktas (les connaisseurs de foot apprécieront) et Üsküdar, c’est le Bosphore. Enfin, ce Bosphore débouche au sud sur la mer de Marmara.
Istanbul est donc à cheval sur deux continents et c’est la seule et unique ville du monde dans ce cas. On comprend donc mieux pourquoi elle a été l’objet de tant de convoitises pendant des siècles.
La première journée se poursuit
Ainsi, sur notre bateau, nous nous apprêtons ni plus ni moins à rejoindre l’Asie ! Pour ma part, c’est la première fois en presque 21 ans que je quitte notre Vieux Continent. Chaque jour, des dizaines de milliers de turcs traversent le Bosphore (et changent donc de continent), pour se rendre au travail. Vous apprécierez la vue que l’on a du bateau (quoi qu’il est difficile de rendre en photo cette impression que nous avons), entre le Bosphore, la Corne d’Or, la mer de Marmara et les trois différentes rives d’Istanbul.
11h57 : c’est notre premier pas en Asie. Et ça, c’est l’Europe.
Une fois fini de nous amuser avec la géographie, retournons en Europe, car la partie occidentale d’Istanbul semble avoir plus de choses à visiter. 14h10 : pour la deuxième fois de ma vie, j’arrive en Europe ; la première fois c’était il y a 21 ans. Nous avons pris un des deux ponts pour traverser le Bosphore, le plus au sud. Nous arrivons à Taksim, tout près de l’ambassade de France, après être passés devant le stade du Besiktas et le palais d’AtaTürk (littéralement le père des turcs, c’est un symbole en Turquie, il est omniprésent, il n’y a d’ailleurs que lui sur les pièces et les billets turcs).
Toutes ces aventures nous ont donné soif, c’est l’heure d’une petite mousse, ici c’est la Efes Pilsen. Et cette bière ne faisait ni plus ni moins que 70 cl, soit la contenance d’une bouteille de vin. Une vraie bière !
Le repas terminé nous nous dirigeons vers le sud et la Corne d’Or. Après un passage à la tour Galata (près du quartier de Galatasaray), nous envisageons d’aller au grand bazar, un des plus grands bazars du monde et un lieu hautement touristique.
Il y a énormément de monde dans ce grand bazar. On y vend également de tout, enfin… Tout ce qu’il peut y avoir de typique dans le monde arabe. Il n’y a cependant pas de nourriture, le marché aux épices (ou le marché égyptien) est lui à un autre endroit de la ville. Le grand bazar est un lieu incontournable lorsque l’on va à Istanbul. Voici à quoi il ressemble :
Les boutiques ressemblent toutes à la dernière (bien sûr cela dépend de ce que l’on y vend), qui est une boutique où on vend du tabac à Narghilé. En possédant un en France, je me précipite pour ramener de très bons parfums.
Dans le grand bazar comme d’ailleurs partout à Istanbul, il faut marchander, sinon vous êtes morts. Il n’y a jamais de prix affichés, il faut faire descendre les enchères. Et c’est très difficile parce que les turcs nous voient venir et connaissent bien mieux que nous les ficelles de ce mode de vente. De plus, pour eux être occidental signifie forcément être riche, du coup ils essaient à tout prix de nous vendre les choses 4 ou 5 fois le prix qu’elles valent. Un exemple : Sylvain a eu envie de babouches, le vendeur lui a d’abord proposé à 45 lires et Sylvain a réussi à descendre à 10 lires !
Nous avons donc pu acheter un drapeau turc (nous ramenons un drapeau de chaque pays que nous visitons), du tabac à narghilé et un service à thé. Ça suffira pour les emplettes, car cela monte très vite, surtout avec ces malins de turcs qui savent vous parler en français pour vous amadouer.
Samedi soir à Istanbul
Nous rentrons alors à « l’hôtel » pour déposer tous nos achats. Il est bientôt l’heure de passer à table, nous allons dans un restaurant à côté de chez nous qui nous avait été conseillé, en compagnie d’un autrichien qui était dans la même chambre que nous à l’hôtel. Voici pour moi.
La cuisine turque est délicieuse, mais elle a un coût : ce sera le dernier plaisir que nous nous ferons à Istanbul. Tout cela accompagné de pain pita et le patron nous offrira de même un délicieux thé à la pomme pour le dessert.
Dimanche 31 juillet : deuxième jour à Istanbul (« la débandade »)
Le matin de ce dimanche, nous le réservons notamment à la visite de SultanHamet (la Mosquée bleue), ouverte aux visiteurs même non pratiquants. En revanche, même régime pour tout le monde, il faut enlever ses chaussures et avoir les genoux couverts. Les femmes doivent en plus avoir les épaules couvertes, voire même les cheveux. Étant arrivé en touriste (donc en short), me voici au cœur de la mosquée, pied nu et genoux couverts.
Construite au XVIIème siècle par le sultan Ahmet, cette mosquée doit son nom à ses murs et ses voûtes, qui sont bleus. A l’intérieur, des fidèles prient, pendant que d’autres prennent des photos (aussi surprenant que cela puisse être c’est autorisé !). Comme nous l’avons indiqué, Sultanahmet fait face à Aya Sofia (Sainte Sophie), que l’on aperçoit en photo principale de cet article.
Après cela, nous décidons d’aller vers le marché aux épices, ainsi que la nouvelle mosquée. Tout cela est au bord de la corne d’Or, dans le quartier d’Eminönü. Voici la nouvelle mosquée ainsi que quelques épices.
A partir de là, nous nous disons que nous avions fait le minimum vital à Istanbul, comme le voyageur qui aura vu à Paris la tour Eiffel, les champs Elysées, la concorde et l’arc de triomphe, place Vendôme et autres rue de Rivoli et les tuileries. Il ne nous restait qu’à visiter le palais des anciens sultans, le palais de Topkapi (à côté de Sainte Sophie), mais cela était beaucoup trop cher, comme la visite de Sainte Sophie, alors que nous avions déjà dépassé notre budget initial. De plus, Istanbul est une ville énorme, et pour se déplacer les transports en commun sont très mal indiqués. Il n’y a pas de numéros de ligne, ni même (et c’est un comble) de plan avec les lignes de bus ou de métro. En fait, les stambouliotes prennent le même bus matin et soir et ils connaissent, voila. Mais pour la personne qui veut se déplacer dans Istanbul… C’est très dur (à moins d’être riche et de prendre le taxi).
Ainsi, la « débandade » à Istanbul commence : à chaque coin de rue désormais on se fait interpeler pour acheter gadgets et trucs inutiles en tout genre. C’est le quotidien à Istanbul. A midi on tente une fois de plus de nous arnaquer au resto ; ici, ça passe pour du marchandage et non pas pour de l’arnaque, mais à mes yeux c’en est bien…
A partir de ce moment nous n’avons plus d’argent pour faire des trucs intéressants aux alentours mais payants, et pour voir des trucs gratuits il faut aller s’aventurer loin d’ici, sans rien savoir des lignes de bus et de tram. Or nous ne pouvions pas nous le permettre, car il y avait le bus à prendre pour rentrer à Sofia à 21 heures. Du coup, aussi bizarre que cela puisse paraitre, nous nous sommes « emmerdés » à Istanbul pendant deux bonnes heures. Nous avons regardé les fourmis, puis bu du pinar (l’eau minérale turque).
Pour finir, nous nous sommes posés à l’embouchure du Bosphore, sur la mer de Marmara.
Là des gens se baignaient au milieu des pétroliers, des gros remorqueurs et du mazoute. L’heure tourne, nous rejoignons la gare. La débandade continue, juste devant nos yeux une femme se fait littéralement tabasser par un mec, celui-ci lui prenant son portable et le broyant par terre. Les autre personnes à côté de nous étaient prêtes à intervenir mais le mec s’est barré. Même si on ne peut absolument pas juger en 2 jours, ce qui est sûr c’est que le statut de la femme dans ce pays est différent de l’occident ; je n’avais personnellement jamais vu ça dans la rue de toute ma vie en France.
Clou du spectacle : les toilettes à la gare. Il faut payer pour y entrer : 0,5 YTL (environ 0,35 euros), mais celles-ci étaient dans un état plus que catastrophique. En sortant, Alexandre a failli nous faire un malaise tellement il était blanc de ce qu’il venait de voir et de sentir. Le charme d’Istanbul avait agit, mais à présent il était temps de partir. De là, la quatrième phrase culte de la semaine, encore d’Alexandre, en pleine forme) : « Taisez vous les mecs, on ne critiquera ce pays de merde que quand on aura passé la frontière ! »
En parlant de frontière, c’est à pied que nous la franchirons ! Incroyable mais vrai, presque 1 km comme ça, à minuit passé. Et pour les toilettes à la douane même topo : 0,50 lires pour un truc dégueulasse. Le pire ? C’est pas marqué sur le coup qu’il faut payer, heureusement que Sylvain avait de la monnaie sur lui.
Nous arriverons à Sofia à 5h30 du matin, fin des vacances.
2 commentaires
Merci pour ce partage
Votre récit sur Istanbul est très instructif, c’est toujours intéressant d’avoir des impressions.
Nous y allons dans 2 mois en famille, j’ai hâte.
Bonne continuation
Merci Pussy, je vous souhaite un bon voyage en famille dans cette ville magnifique ! J’y retournerais bien moi aussi pour en profiter plus pleinement.