Comment atteindre le Mont Bromo ?

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Tout comme pour se rendre à Ijen, la plupart des touristes font appel à des agences de voyage proposant des forfaits « tout compris », avec un package incluant déplacements, hôtel voire repas. Ces formules sont souvent réservées depuis Bali ou depuis d’autres villes de Java telle que Yogyakarta. Si comme nous vous n’avez pas choisi la facilité de ces formules tout confort plus onéreuses, une autre aventure vous attend.

La grande ville la plus proche du mont Bromo est Probollingo, elle est un passage obligé pour vous y rendre. Cette ville dispose d’un terminal de bus en périphérie de la ville, à environ 10 kilomètres du centre où se situe la gare ferroviaire. Pour parcourir cette distance, vous pouvez utiliser des bémos en journée, et le soir… C’est une autre histoire. Il n’y a que des pousse-pousse et quelques scooters, mais aucun taxi.

Les trains à destination de Probollingo

Les bus comme les trains arrivant à Probollingo ont pour principales provenances Surabaya, Yogyakarta et Banyuwangi. Si vous arrivez de Surabaya, d’après ce que nous avons pu constater, la meilleure option semble être de prendre le train, direct entre ces deux villes. N’ayant pas testé nous-même ce trajet, nous ne pouvons pas l’affirmer à 100 %. Ensuite si vous venez de Yogyakarta un train existe, il est relativement lent. Il y a quatre classes dans les trains en Indonésie, la classe « economy » que les locaux utilisent généralement, la classe « economy plus », la classe « business » et la classe « executive », la plus chère et la plus « confortable ». La différence est qu’en economy votre place assise n’est pas garantie, les trains sont vieux et peu confortables. Vu le temps que vous passerez dans le train, nous ne vous le conseillons pas. La classe business est plus confortable, elle ne dispose cependant pas de climatisation et vous n’aurez pas la possibilité de manger. Enfin la classe executive, est climatisée, il y a la télévision avec de superbes clips indonésiens tournant en boucle, et il y a des cuisines vous proposant riz ou nouilles sautées à prix correct. Ayez un petit gilet à portée de main, en Indonésie on ne lésine généralement pas sur la climatisation et il peut certaines fois faire vraiment froid dans les trains comme dans les bus.

Se rendre à Probollingo depuis Banyuwangi

Enfin en provenance de Banyuwangi, il y a deux options : le bus ou le train. On nous a indiqué que le train serait plus lent plus cher et moins confortable à Ijen, nous avons donc opté pour le bus. Il nous sera difficile de vous dire où se situe la gare de bus à Banyuwangi, on nous y a emmené sans vraiment savoir à quoi nous attendre, pour être honnête celle-ci ne ressemble pas à grand-chose. Notre conducteur nous dépose à 12h50, un bus partait justement pour Banyuwangi à 13h. On nous regarde alors un peu comme des bêtes curieuses en sortant de notre jeep, puis on nous adresse directement la parole dans un anglais balbutiant : « vite, le bus va partir ! ». Nous gardons notre calme et demandons « combien cela coûte d’y aller ? ». On nous indique alors : « 50 000 Rp par personne ». Cela ne correspond pas du tout à ce que nous avons vu dans notre guide, et comme d’habitude il n’y a pas de guichet, pas d’horaires affichés et encore moins de prix. Le personnel du bus est pressé, le bus doit partir, mais nous avons le temps, donc nous leur avons dit : « non pas à ce prix-là, désolé ». Vu que l’heure du départ approchait, ils ont fini par nous faire un « prix » de 40 000 Rp par personne, soit un peu plus de 3 €. Pour une fois, nous avons eu un prix assez proche des locaux, c’est certainement la fois où nous avons payé un transport le moins cher, et c’était pour faire un de nos plus gros trajets : plus de 200 kms en 7h !

Le folklore du bus de Banyuwangi à Probollingo

Prendre ce bus a pour nous été une expérience vraiment divertissante. Tout d’abord, il y a quatre employés à bord de ce bus : le conducteur (jusque-là, ok), une sorte de contrôleur qui fait payer les gens (à la limite, d’accord), et il y a également deux employés au rôle plutôt particulier. Leur travail semble consister en quatre tâches distinctes. Premièrement, Ils sont chacun devant chaque porte avant et arrière du bus, portes par ailleurs ouvertes tout au long du trajet (il s’agit d’un moyen moderne pour aérer le bus). Leur tâche principale consiste à faire monter et descendre les gens où bon leur semble, le tout sans que le bus s’arrête. Ils jouent donc perpétuellement les équilibristes dans les marches et les strapontins des portes. Deuxièmement, ils font de la publicité pour leur bus en criant à travers la porte ouverte « BOLINGO BOLINGO BOLINGOOOOO !!! », comprenez : « chers amis, nous nous rendons à Probollingo, n’hésitez pas à monter à bord, vous allez voir c’est super sympa ! ». Ce cri est également lancé lorsque l’on arrive dans une gare routière pour indiquer que ça y est, nous sommes arrivés. Ça, c’est leur troisième tâche. Et enfin la dernière consiste à récupérer des bouteilles d’eau dans le fond du bus, de les vider dans une autre bouteille où a été installé une sorte de sachet odorant. Enfin, une fois la mixture prête, ils aspergent très régulièrement le couloir central du bus et surtout la cage d’escalier où ils gesticulent perpétuellement, diffusant ainsi une odeur plutôt agréable mais effectivement brève. A chaque personne allumant une cigarette dans le bus, on remet un petit coup de « sent-bon » maison.

Pour ajouter au folklore, ces gesticulateurs de cage d’escalier décident avec le chauffeur de s’arrêter certaines fois au milieu de nulle part pour aller s’acheter des cigarettes ou autres paquets de chips. Le bus s’arrête 15mn pour cela, et pendant ce temps des marchands ambulants et autres musiciens sont montés dans le bus. Tout le long du voyage, les vendeurs et les « artistes » se succéderont de village en village pour notre plus grand plaisir, montant dans le bus au vol, jouant souvent faux et mal ou vendant des marchandises inutiles à des prix dérisoires. Nous nous sommes retrouvés dans la campagne avec 4 vendeurs autour de nous voulant nous vendre leurs gâteaux au piment et autres épices particulières, se mêlant aux gens du bus pour s’amuser de notre présence. Nous étions un peu les stars dans ce bus où certainement peu d’occidentaux prennent place. Après de bons moments de rigolade, nous arrivons vers 19h à Probollingo, là, ça se complique légèrement.

L’arrivée à Probollingo

Quelle que soit votre provenance vous êtes bien arrivés à Probollingo, félicitations, là encore ça n’a pas été simple, mais ce n’est pas fini. A partir de 18h il n’y a plus de bémo en ville, et les seuls hôtels de cette ville de passage sans grand intérêt sont dans le centre. En descendant du bus, on vous proposera rapidement deux options : vous emmener en pousse-pousse ou en scooter. Aucune des deux options n’était bonne pour nous, car nous avions de gros sacs et il n’était pas question de monter sur un scooter, ni de se faire trainer à 3 à l’heure dans un pousse-pousse alors qu’il y avait 10 kms de route de nuit à faire.

Les minibus de Probollingo à Cemoro Lawang

Finalement quelqu’un nous propose de nous emmener à Cemoro Lawang, village au pied de Bromo où se situent les hôtels ; il y a une bonne heure de route. Il nous propose 90 000 Rp (7,50 €) pour deux, devant le peu d’alternatives que nous avons nous acceptons. Une dizaine
De minutes plus tard, son véhicule arrive, il s’agit en fait exactement des mêmes shuttles classiques qui en journée font le trajet Probollingo <-> Bromo, sauf qu’en journée cela coûte 25 000 Rp l’aller, et là comme il est tard le chauffeur multiplie par 2. Le mini-van s’arrête, nos bagages sont pris en charge et posées en équilibre sur le toit tenus par des bouts de ficelle. On rentre dans le mini-van, surprise : il est déjà plein de touristes. Le trajet se fera donc assis entre deux sièges avec un indonésien à moitié sur nos genoux, tassés contre les autres passagers. Bonne ambiance garantie.

Arrivée 22h à l’auberge, il nous faut encore manger et dormir, demain le réveil sonnera à 3h30 du matin.

Galerie photo de Java

Découvrez plus de photos du Mont Bromo et de Java en général dans la galerie photo de Java.

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À propos de l’auteur

Webmaster du site Tour du Blog, je partage avec vous ma passion des voyages et de la photographie.
Si cet article vous a plu, retrouvez tous mes posts par ici : A propos de Pierre

9 commentaires

  1. Pingback : Comment se rendre au Kawah Ijen ? | Le Tour du Blog

  2. Pour info on peut aussi se débrouiller par ses propres moyens, mais il faut un peu de temps 🙂
    On a réussi (non sans mal) à louer une 125cc à Malang : assez exceptionnel de pouvoir rouler en toute liberté sur la mer de sable.

    • Bonjour ! Ah cela fait du bien de savoir que vous avez réussi à faire cela par vous-même ! Alors, nous, on cherche de faire un peu pareil, sauf que nous ne savons pas rouler avec une 125cc. On arrive à Malang et ensuite on voudrait monter à Bromo, on cherche de l’info pratique avidement !

      • Salut,
        Depuis Malang je pense que tu dois trouver des « tours » ou des chauffeurs pour vous emmener. Après tout dépend si vous voulez passer la nuit dans le village à côté du Bromo ou, comme beaucoup, faire ça en 1 journée en partant pendant la nuit, arriver sur place au petit matin, passer la journée et repartir dans l’aprem.
        Pour info depuis Malang il y a un passage par le village d’Ngadas qui raccourci énormément la route.
        Si ça peut t’aider voici notre expérience sur place http://www.empreintedasie.com/carnet-de-voyage/volcan-bromo-java/

        • Je ne sais pas ce que vous appelez « se débrouiller par vos propres moyens » mais c’est bien ce que nous avons fait dans toute l’Asie, négociant de tuk-tuk aux bus en passant par les trains et les taxis. Par contre nous avons rarement loué de véhicules nous-mêmes donc on a en effet du faire avec les transports en commun disponibles.

  3. Bonjour de yogiakarta pensons prendre un vol pour Surabaya afin de visiter le bromo est ce que c est réalisable ? Et quel hotel devons nous prendre

    • Bonjour,
      Le mont Bromo est bien loin de Surabaya, vous pouvez toujours prendre l’avion entre Yogyakarta et Surabaya pour vous rapprocher mais il faudra encore prendre le train ou le bus dans tous les cas pour arriver a Bromo. Quant a l’hôtel, je ne sais pas si vous parlez de Yogyakarta, de Surabaya ou du mont Bromo, mais nous ne sommes pas une agence de voyage 😀 Bon voyage !

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