Les élections législatives bulgares

Samedi dernier (le 25 juin 2005), les bulgares avaient à se rendre aux urnes pour les élections législatives. L’enjeu était de taille puisque le nouveau gouvernement qui serait ainsi formé aurait pour mission de faire rentrer la Bulgarie au sein de l’Union Européenne ; et la tâche est rude, puisque la Bulgarie est le pays le plus pauvre des 27 futurs pays de l’Union, derrière la Roumanie.

Ce que l’on peut dire, c’est que les bulgares se sont vraiment passionnés pour ces élections ; pas un arrêt de bus, pas un poteau ou un tronc d’arbre sans la photo d’un candidat. Un aparté : ici, il n’y a pas le droit de boire de l’alcool les jours d’élections ainsi que la veille (sauf de la bière, qui n’est pas considérée ici comme étant de l’alcool !). Les bulgares ont donc pu voter en leur âme et conscience…

Le premier ministre sortant, Siméon II, était le dernier tsar de Bulgarie, déchu dans sa jeunesse à la fin des années 40. Il s’est trouvé sanctionné aux élections car se sont les socialistes (anciens communistes) qui l’ont emporté avec plus de 33 % des voix. Et contrairement à la France, se sont dans les campagnes que l’on a massivement voté communiste.

Ce vote sanctionne notamment les pratiques frauduleuses de bon nombre de candidats (pour l’occasion de droite ici, voir l’image), baignés dans la corruption et ayant détourné de l’argent, construit des complexes hôteliers aux frais du contribuable… (vous me direz, Chirac n’est pas largement mieux mais bon, passons). La Bulgarie n’étant que fraîchement ouverte au libéralisme, la corruption et la mafia sont très implantées, c’est pourquoi ici Porsche Cayenne, 4×4 dernier cris croisent roulottes et Ladas de plus de 20 ans.

Le score des socialistes de 33 % n’étant pas suffisant pour avoir la majorité, les socialistes devront composer avec d’autres formations pour former le gouvernement qui fera entrer la Bulgarie dans l’Union. Ainsi, il serait possible d’avoir un gouvernement tripartite, qui serait composé des socialistes, le NMS (parti de droite représenté par Siméon II et ayant recueilli 19,88 % des suffrages) et d’un autre parti encore non déterminé. En tout cas, les tractations risquent d’être longues et difficiles ; espérons pour les bulgares que le gouvernement soit formé au plus vite et permette à la Bulgarie de se préparer au mieux en vue de son adhésion au marché commun.

Voir l’article du Monde

A lire également :

Le calvaire des infirmières bulgares Les Bulgares et leurs défunts Trafic d’enfants bulgares Elections 2013 : l’Australie passe à droite Quand les Lada rencontrent le tuning Le monastère de Rila Studenski grad : la ville des étudiants Une petite récompense dans un journal bulgare !