Melbourne : un an déjà…

4

Et oui, cela fait un an tout pile que nous sommes arrivés à Melbourne dans le but de nous y installer. Et devinez quoi, malgré la fin de notre Working Holiday Visa, malgré les embûches, nous y sommes toujours ! En un an, il s’en sont passées des vertes et des pas mûres, mais on se dit qu’elles font aussi partie de l’aventure… Alors pour ceux qui n’ont pas tout suivi, on va tâcher de vous résumer cette année pleine de surprises.

L’arrivée : l’appartement, le boulot et le sponsor

9 août 2012, nous foulons de nouveau les rues d’une ville que nous connaissons déjà un peu : Melbourne. C’est l’hiver, je suis malade, et il pleut tous les jours. Bref, il nous tarde de quitter notre van pour un appartement douillet. Nous passons nos journées à la State Library of Victoria, moi à chercher un appartement ou une colocation, et Pierre à chercher un boulot. Après un peu d’attente, nous emménageons aux Docklands, dans un immeuble tout neuf équipé d’un gym, d’une piscine et d’une vue de fou, nickel.

Visite virtuelle de notre appartement, Docklands

Visite virtuelle de notre appartement, Docklands

Tout s’emboîte à merveille puisque peu après, Pierre trouve un travail : une mission de deux mois environ démarrant début septembre. On se dit « bon, ce n’est pas l’idéal en vue d’un Sponsorship Visa » (une entreprise peut vous « sponsoriser », ce qui vous permet de rester sur le territoire australien pendant une durée théorique de 4 ans), mais cela permettra d’avoir une première expérience. Il nous reste 4 mois à faire sur notre actuel visa, Pierre peut donc commencer une mission tout en continuant à chercher un travail plus permanent.

Finalement, la mission s’allonge sans cesse, d’une semaine ou deux à la fois, jusqu’à ce que, fin octobre, Pierre parle de plus en plus d’un Sponsorship Visa avec son entreprise, Lazu. Peu après, celle-ci semble accepter l’idée, si Pierre passe une nouvelle certification. Ni une, ni deux, il travaille d’arrache-pied pour passer cette certification avant notre retour en France prévu le 14 décembre. C’est ainsi que sa compagnie s’engage à le sponsoriser, même si elle attendra le dernier moment (début décembre) pour le faire, ce qui n’a pas manqué de nous stresser…

Puisque le visa ne sera pas prêt à temps, et puisqu’on a envie de rentrer en France depuis tout ce temps (15 mois pour être exact), nous quittons l’Australie du 14 décembre au 11 janvier. Nous fuyons également notre appartement, dont nous apprécions guère le coloc manipulateur, mais ça, c’est une autre histoire…

Le retour de vacances : une période éreintante

Après près d’un mois passé à revoir famille et amis, à se péter la panse comme il se doit, nous voilà de retour en Australie. C’est l’été, il fait chaud, notre visa (457 de son petit nom) a été délivré pendant les vacances, bref tout est au beau fixe me direz-vous. Et bien pas vraiment. D’abord, on revient sans foyer, on passe donc les trois premières nuits dans une auberge de jeunesse bruyante sur Punt Road, à South Yarra. Puis, nous avons la chance d’être accueilli chez nos amis kiwis qui avaient déjà accepté de garder toutes nos affaires au chaud, le temps de trouver un appartement. Mais les recherches sont laborieuses, rien ne semble nous plaire.

Au bout de deux bonnes semaines, nous finissons par trouver notre bonheur dans un quartier que nous aimons beaucoup, Fitzroy, dans une vieille maison rénovée. Le hic : on ne peut emménager que le 9 février. Autre hic : les colocataires de nos amis kiwis ne veulent plus de nous chez eux… Retour à l’auberge donc, cette fois-ci sur Toorak Road. C’est ici que l’on me volera mon vélo bien aimé. Grrr.

Nouveau foyer, nouvelles embûches

Voilà le 9 février qui arrive et nous entrons dans notre nouveau chez nous, contents. Mais dès l’emménagement nous rencontrons des problèmes avec notre agence, et surtout avec notre propriétaire, plus encline à récolter l’argent qu’à fournir un vrai service. La maison est dégueulasse, elle nie, certaines choses ne marchent pas, elle s’en fout, bref, les tractations avec elle dureront certainement jusqu’à ce qu’on quitte les lieux. Qu’à cela ne tienne, on se bat pour avoir ce que l’on nous doit et on l’aime quand même notre petite maison.

Nos premiers colocs dans cette maison, Danielle et Jonathan, emménagent début mars dans la seconde chambre. C’est l’été, on profite pleinement de la terrasse et j’exhibe mon nouveau vélo.

Chômage, visa en danger et autres galères

Mais courant mars, le contrat de Pierre semble aller sur sa fin. On se dit cool, de toute façon Pierre déteste son boulot. Trop de stress, ambiance plus que moyenne, méthodes archaïques.

Cela aurait donc pu être une bonne chose, cette fin de contrat. Oui, sauf que la boîte de Pierre, Lazu, semble ne rien faire pour lui trouver autre chose. Pire, elle lui avait fait croire que tout irait bien, qu’ils trouveraient une mission sans problème, jusqu’à qu’il le convoque pour lui demander de prendre des vacances sans solde. On se dit « ok, de toute façon, on n’a pas le choix ». Sauf que ces congés sans solde vont durer près de 3 mois…

Pourquoi cette situation ? Parce que notre visa est lié à Lazu. Parce qu’elle laisse tomber Pierre. Parce qu’elle est en faillite. Raison pour laquelle elle ne remboursera jamais à Pierre les 3 000 et quelques dollars qu’elle lui doit sur son compte retraite (Superannuation) pour la période de septembre à décembre dernier. Encore une tuile. Si Pierre commence vite à chercher de son côté, cela s’annonce tout de suite difficile. D’une part, le marché ne semble pas être au meilleur de sa forme en cet automne 2013, et d’autre part, nous sommes en quelque sorte pieds et poings liés. Si une entreprise veut engager Pierre, elle doit soit l’embaucher via sa boîte actuelle, soit effectuer un transfert de visa. Autant dire que la tâche s’annonce ardue.

En parallèle, nous débutons les démarches pour obtenir la résidence permanente. Ce visa nous permettra de ne plus jamais se retrouver dans une situation difficile comme celle-ci, puisqu’il n’est lié à aucune entité. Mieux, avec ce visa, vous êtes l’égal d’un citoyen australien, les entreprises ne peuvent pas vous discriminer. Après avoir passé le mois d’avril à réviser notre anglais, nous passons et obtenons le test IELTS. Première bonne nouvelle depuis longtemps ! D’autres démarches sont lancées afin de demander la résidence le plus vite possible.

Dans un autre registre, nous apprenons auprès des impôts que quelqu’un a volé nos deux Tax File Number afin d’obtenir de l’argent du gouvernement. Ce numéro est l’identifiant personnel de tout travailleur vis à vis des impôts. Nous devons le transmettre à tous nos employeurs. Très vite, nous identifions les malhonnêtes : les fermiers chez qui nous avons récolté des fraises en Tasmanie. L’enquête est en cours, mais nous sommes persuadés que les impôts retrouveront leur trace. Pour nous, ce n’est pas de chance mais il n’y a pas de réel dommage, cela veut simplement dire plein de paperasse à régler…

Enfin sur la bonne pente !

Côté travail, le miracle se fait attendre mais finit par se produire : une entreprise accepte d’embaucher Pierre et de reprendre en main notre Sponsorship Visa. Dans notre chance, O2 Networks, notre sauveur, accepte même de laisser Pierre partir en vacances en France, comme c’était prévu depuis début mars.

Puisqu’une procédure de transfert de visa est en cours auprès de l’immigration australienne, nous décidons de reporter notre demande de résidence permanente. Nous partons en France pour deux semaines en juillet le sourire aux lèvres, contents que les choses se soient arrangées avant notre départ.

Durant notre séjour en France, nos colocs nous apprennent que Jonathan vient de trouver un boulot en or à Miami d’où sa femme Danielle est originaire. Ils nous quittent donc 5 mois après leur arrivée, pour laisser place à de nouveaux colocs qui emménagent samedi, Aoife et Brett ! Une nouvelle page se tourne.

Et après ?

Malgré ces déboires, nous aimons la vie à Melbourne, nous avons envie de vivre l’expérience d’expatriés jusqu’au bout et de ne pas lâcher en cours de route, sur une mauvaise note. Et puis là on évoque des galères mais pas les bons côtés de la vie à l’australienne qui sont nombreux ! Dans ce pays si positif et optimiste, et si loin de notre chère France, ça fait du bien de râler un peu. Mais on ne se plaint pas rassurez-vous, car après tout, nous avons choisi notre vie ! Et nous ne regrettons rien.

L’idée maintenant, c’est enfin de demander notre résidence permanente, ce qui me simplifiera clairement la vie pour trouver du travail (et oui parce que de mon côté c’est plutôt petits boulots par ci par là !), nous donnera accès à Medicare (la Sécu), au Centrelink (Pôle Emploi local), entre autres choses. Et si tout se passe bien, il est fort possible que l’on s’accroche à notre résidence permanente jusqu’à que l’on puisse devenir citoyen, et ce dès janvier 2016, soit dans à peine plus de 2 ans.

Bien sûr, rien n’est écrit, mais il nous reste des endroits à visiter dans cette partie du monde, c’est fou ce qu’il peut y avoir comme jolies îles dans le Pacifique..! On commencera d’ailleurs certainement par un voyage en Nouvelle-Zélande, que nous ne connaissons toujours pas depuis tout ce temps, à Noël prochain.

D’ici là, on vous dira si la vie nous sourit, ou non ! 🙂

Partager

À propos de l’auteur

Fondatrice du site Tour du Blog et rédactrice principale, je partage avec vous ma passion des voyages à travers nos carnets de route et autres astuces.
Si cet article vous a plu, retrouvez tous mes posts par ici : A propos d'Adèle

4 commentaires

  1. Merci pour tout ce temps que vous passez pour simplement nous faire partager une page de votre vie…
    Recevez le sourire de la vie 🙂 🙂 🙂
    Bisous à tous les deux

    • Merci pour ce gentil message, on fait ce qu’on peut et je me suis dit qu’il était temps de faire le point sur notre vie australienne 🙂

  2. Avec de la motivation on sent que vous arrivez à vos fins et ça fait plaisir. Des difficultés certes, y a pas de raison que les galères n’arrivent que chez nous ou qu’aux autres.

    Profitez bien et restez motivés ça semble payer 🙂

    • Merci pour ton commentaire et tes encouragements ! Il faut bien quelques petits challenges dans la vie après tout 🙂

Laissez un commentaire