Les Parcs Nationaux du Top End

1

Le partie septentrionale du Territoire du Nord, souvent surnommée « Top End » par les Australiens, abrite quantité de parcs nationaux, plus ou moins connus, plus ou moins grands et intéressants, mais tous centrés sur l’eau. La région, tropicale à souhait, connaît deux grandes saisons, sèche (d’avril à octobre) et humide (de novembre à mars). A la saison humide, inutile de chercher à tout voir, de nombreux sites et routes étant totalement inondés et fermés à la circulation. Et, même si vous visitez le région en période sèche, l’eau est omniprésente, certaines rivières débordent, des routes peuvent encore être fermées… La nature fait sa loi ! Des gorges de Nitmiluk, aux chutes d’eau de Litchfield, en passant par les rivières du Kakadu et les piscines thermales d’Elsey, vous aurez de quoi oublier la mer, peu fréquentable dans ces contrées ! Toutefois, attention aux crocodiles !

Le parc national de Nitmiluk

Le parc national de Nitmiluk se situe tout près de la ville de Katherine. Il comprend les gorges de Katherine, à l’est de la ville, et les Edith Falls, 50 km au nord. Les gorges de Katherine sont vraiment impressionnantes, et ce même après avoir vu Karijini dans le Western Australia. Ce qu’il y a de bien c’est que l’on peut choisir une randonnée plus ou moins longue selon ses capacités et ses envies, pouvant aller jusqu’à 37 km ! Dans ce cas, des camps se trouvent en chemin. Si vous ne comptez pas y rester toute une semaine, vous pourrez apercevoir les gorges et la rivière de Katrherine d’un point de vue nécessitant 1 km de marche ardue. La rivière n’est pas faite pour la baignade, même s’il fait chaud et que vous en rêvez, car des crocodiles s’y trouvent ! En Australie, on rencontre deux espèces de crocodiles (sur la vingtaine connue dans le monde) : les freshwaters, que l’on surnomme ici « freshies », et les estuarines ou saltwaters, dits « salties ». Si les premiers, qui vivent en eau douce, sont normalement inoffensifs pour l’homme, il faut tout de même être prudent. Ils peuvent être agressifs à certaines périodes de l’année ou si vous les contrariez. Par contre, les salties, crocodiles de mer, sont très dangereux pour l’homme. En un mot, si vous vous trouvez dans l’eau en même temps qu’eux ou trop près du bord, il y a de grandes chances pour qu’ils vous bouffent ! Surtout s’ils ont faim… Du coup, inutile de préciser que les autorités australiennes, dans les parcs nationaux notamment, insistent beaucoup pour que les touristes ne se baignent pas dès qu’il y a des salties à l’horizon. Au début, on croyait qu’il n’y en avait que dans la mer, mais en réalité ils remontent les rivières, et assez loin même, afin de se nourrir. Bref, nous découvrirons vite que ça grouille de crocodiles dans le Northern Territory !

Coucher de soleil sur Katherine Falls

Coucher de soleil sur Katherine Falls

Edith Falls, Nitmiluk National Park

Edith Falls, Nitmiluk National Park

A Edith Falls, non loin, pas d’inquiétude, les touristes se baignent joyeusement au pied de la cascade, dont le bassin est très large et bien réchauffé par le soleil. Vous pourrez profiter de la chute d’eau après une jolie marche à travers les reliefs de Nitmiluk. La randonnée démarre près du parking et se termine de l’autre côté, dans le camping, au bout de 2,6 km et 2h de balade. Le camping (9 dollars par personne), très agréable, dispose d’un bloc toilettes et douches, ainsi que des barbecues électriques. Sachant que le camping de Katherine Gorge coûte le double, il n’y a pas photo !

Le parc national de Litchfield

Champs de termitières, Litchfield National Park

Champs de termitières, Litchfield National Park

Pas (ou peu) de crocodiles à l’horizon dans la parc national de Litchfield, l’endroit rêvé pour se baigner en résumé ! Et ce n’est pas la seule raison. Si les paysages aux abords de la route ne sont pas particulièrement attrayants, il en est tout autre lorsque vous pénétrez dans chaque site du parc. Vous y découvrirez de nombreuses termitières (« termite mounds » en anglais), très différentes de celles rencontrées dans le Western Australia. Ici, certaines sont appelées cathédrale, grâce à leur forme élancée. Leur taille est impressionnante pour des toutes petites termites (mais qui sont des millions…) !

Florence Falls, Litchfield National Park

Florence Falls, Litchfield National Park

A part ça, le parc abrite de nombreux ruisseaux, chutes d’eau et piscines naturelles. Nous passons la nuit à Florence Falls en compagnie de nombreux moustiques ! Cette cascade est la plupart de la journée à l’ombre, rentrer dans l’eau n’est cependant pas si difficile, vue la chaleur extérieure (30 degrés environ). S’approcher de la chute d’eau relève du défi tant la chute est puissante et vous tient à distance ! Même si l’endroit est agréable, ce n’est pas l’endroit idéal pour se baigner : de nombreux cailloux glissant barrent l’entrée dans l’eau. Ralf, notre ami allemand avec qui nous voyageons depuis Kununurra, y a perdu son appareil photo….Pour se baigner tranquillement, rien de tel que Buley Rockhole et ses petites cascades et bassins, l’un d’eux formant presque un jacuzzi. Il y a du monde ici, mais aussi de la place, surtout dans les bassins plus éloignés, mais à l’ombre !

On ne peut qu’observer la gigantesque chute d’eau de Tomer Falls, l’accès au pied n’est pas autorisé. Par contre, la chute d’eau de Wangi Falls est ouverte à la baignade. Il y a même deux cascades, une petite piscine naturelle sous l’une d’elle, et un immense bassin autour. Les chutes d’eau et les randonnées dans les hauteurs et le long des ruisseaux sont donc les principaux attraits du parc, que nous avons beaucoup apprécié.

Le parc national de Kakadu

Le parc national de Kakadu est l’un des plus renommés du Northern Territory, sans doute juste derrière le parc Uluru – Kata Kjuta. Il est aussi le plus grand parc national d’Australie (20 000 km2). D’ailleurs, tout comme ce dernier, l’entrée à Kakadu s’élève depuis peu à 25 dollars par personne (valable pour 14 jours contre 3 pour Uluru). Ce pass n’est apparemment jamais vérifié, mais bon ! Le parc national de Kakadu possède également quelques chutes d’eau (Twin Falls et Jim Jim Falls) mais celles-ci sont difficilement accessibles (57 km de pistes pour 4×4, encore fermée pour cause d’inondations à notre passage).

Nourlangie, Kakadu National Park

Nourlangie, Kakadu National Park

East Alligator River, Kakadu National Park

Crocodile, East Alligator River

Kakadu est inscrit au patrimoine mondial par l’Unesco à la fois pour sa culture et sa nature, ce qui est plutôt rare. Le site est surtout remarquable pour l’aspect culturel à vrai dire : ses peintures rupestres, ses grottes, ses visites guidées gratuites menées par des gardes forestiers, son centre culturel Warrandjan, bref plein de lieux où en apprendre plus sur les aborigènes de Kakadu, les Binitj. Pour les peintures rupestres, rendez-vous sur les sites d’Ubirr et de Nourlangie. Ubirr est sûrement le site le plus fréquenté. On s’attendait à être envahis de bus, mais au final, il n’en est rien. Ubirr abrite plusieurs grottes et galeries. Dans l’une d’elle, une peinture a été faite sur le plafond qui se tient à une dizaine de mètres de hauteur. Pour les aborigènes, ce sont les mimis, les esprits, qui les ont peintes. Qui d’autre pourrait peindre tout là-haut ?! En plus de son intérêt culturel, le site d’Ubirr offre une superbe vue sur le paysage de Kakadu, très vert même à cette époque de l’année. A Nourlangie, nous avons pu suivre les explications d’une jeune ranger, très intéressantes, sur les lieux mais aussi sur les histoires et la culture aborigène.

Peinture rupestre, Ubirr

Peinture rupestre, Ubirr

La société aborigène est très complexe et il nous a fallu un moment pour tout comprendre ! Pour cela, le centre culturel de Warrandjan est aussi passionnant.

Ceci dit, passés ces aspects culturels, nous avons été un peu déçus par le parc de Kakadu. Les points de vue sont souvent très moyens, les balades au bord de ruisseaux et des billabong aussi. Par contre, nous avons pu voir d’assez près trois spécimens de salties dans la rivière ! C’est vraiment impressionnant ! Les pêcheurs, qui continuent malgré tout de vaguer à leurs occupations, sont drôlement courageux (ou inconscients !). Sinon, en ce début de mois de juin et donc de saison sèche, de nombreux sites étaient encore fermés à cause du niveau de l’eau, trop haut (routes coupées ou crocodiles partout, à Yellow Water notamment !). Du coup, les sites d’intérêts sont plutôt restreints. Tant pis ! Mais on ne repart pas bredouille, on est recouverts de boutons de moustique !

Le parc national d’Elsey

Le parc national d’Elsey se trouve à quelques kilomètres seulement de l’autoroute et de la ville de Mataranka. Par chance, les sites les plus intéressants sont aussi les plus proches, à savoir Bitter Springs et le site de Thermal Pool. Ces deux bassins naturels sont idéaux pour se baigner, quelle que soit la température extérieure, car l’eau est toujours à 34 degrés ! Habitués à une mer fraîche et aux chutes d’eau glaciale, on apprécie forcément ! La source de Bitter Springs est très fréquentée, notamment par des personnes âgées, qui se munissent d’un bâton-bouée et se laissent porter par le courant de l’entrée à la sortie de la rivière Little Roper. Pour ne rien gâcher, Bitter Springs est entourée d’une végétation luxuriante, palmiers et roseaux entre autres, et des nénuphars flottent sur l’eau tout autour de vous. En plus, l’eau est transparente, quand vous observez la source de l’extérieur, vous voyez très clairement le corps des personnes qui se baignent. Vous pouvez donc emmener le masque et le tuba ! A Thermal Pool, dont l’accès s’effectue à travers un camping, il y a davantage de familles avec enfants. Il s’agit en effet plus d’une piscine, où l’on a pied partout. Le bassin est aussi chaud mais plus ombragé. Tout autour, d’immenses palmiers et un décor d’après cyclone : les chauve-souris appelées « little red flying foxes » (petits renards volants rouges !) au nombre de 250 000 par ici, détruisent toutes les branches sur leur passage ! C’est impressionnant mais contrairement à ce que l’on pourrait penser elles ne sont pas nocives pour la nature, bien au contraire. Elles aident notamment à la pollinisation en répandant des graines. Outre la Thermal Pool vous pourrez apercevoir la rivière Waterhouse et la Rainbow Spring en chemin.

Bitter Spring, Elsey National Park

Bitter Spring, Elsey National Park

Jalmurak, Elsey National Park

Jalmurak, Elsey National Park

Si vous n’avez pas beaucoup de temps vous pouvez vous arrêter là ! Elsey se poursuit jusqu’au camp de Jalmurrak, 15 km plus loin. Cependant tout le long il n’y a guère que des petites balades en bord de rivière ou au milieu des arbres, mais le décor n’est pas fabuleux, d’ailleurs il n’y a personne ! Ceci dit, ces 5 jours au cœur des étonnants et tropicaux parcs nationaux du Top End n’en étaient pas moins dépaysants ! Mais voilà, direction le centre rouge !

Galerie photo du Top End

Venez découvrir plus de photos de ces parcs dans les galeries photo du Top End et de Kakadu.

82%
82%
Incontournable

Attention aux crocodiles et aux moustiques !

  • Beauté des paysages
    10
  • Nature et environnement
    10
  • Culture
    7
  • Hospitalité
    6
  • Climat
    8
  • Notes (0 Votes)
    0
Partager

À propos de l’auteur

Fondatrice du site Tour du Blog et rédactrice principale, je partage avec vous ma passion des voyages à travers nos carnets de route et autres astuces.
Si cet article vous a plu, retrouvez tous mes posts par ici : A propos d'Adèle

Un commentaire

  1. Pingback : L’art aborigène : des ancêtres à aujourd’hui | Le Tour du Blog, nos récits de voyage autour du monde !

Laissez un commentaire